Expositions

Souvent présenté comme l’un des artistes les plus importants de ce dernier siècle, Hans Ruedi GIGER, à qui l’on doit entre autres la créature du film ALIEN, est indéniablement le peintre de nos sociétés tourmentées. Mondialement réputé, artiste psychédélique dont les œuvres se sont retrouvées dans les domaines les plus variés, le cinéma, les pochettes de disques, les tatouages, Giger a influencé tous les aspects de l’imaginaire. Maitre de l’aérographe, pistolet à peinture qu’il affectionne et qui lui vaudra, pour beaucoup, ses plus belles peintures, Giger met en scène ses créations dans une danse endiablée en peinture quasi automatique, comme canalisée.

Peintre de la guerre et de la menace nucléaire, l’artiste se délecte à mettre en scène nos pires cauchemars et en même temps la plus belle des beautés. C’est cette frange, cette bordure fragile, entre l’ombre et la lumière que Giger explore à merveille. L’art organique, jouant entre la mort et l’érotisme, de ses débuts laisse place plus tard à une série de tableaux plus froids, plus structurés, la série NEW YORK CITY où Giger met en scène la claustrophobie déshumanisée de nos cités, ne gardant plus que le coté Mécanique de son design Bio Mécanique, séparant le vivant de la matière de ses grands tableaux, le spectateur d’un côté, la cité de l’autre. Une série de tableaux foncièrement adulte comparée au jeu organique de ses premières périodes. L’utilisation toute nouvelle des pochoirs l’aide à structurer ses images et les lignes droites automatiques succèdent aux chairs meurtries de ses tableaux précédents. Le plaisir de la chair est loin de ces préoccupations architecturales et géométriques, comme un enfant renonçant à ses premiers jouets et nous forçant à regarder la réalité en face. Dans l’œuvre de Giger, le futur de la cité commence à New York City.

Les œuvres de H.R GIGER seront présentées  aux Imaginales 2023 à la BMI d’Épinal.

Photo : Annie Betram