Entretien avec Charlotte Bousquet, auteure associée des Imaginales 2016 !

Charlotte Bousquet sera présente à Épinal, du 26 au 29 mai 2016, pour sa neuvième édition consécutive des Imaginales. C’est dire si elle est devenue indispensable. « Coup de cœur » en 2011, Charlotte Bousquet a obtenu la même année le Prix Imaginales, puis l’année suivante le Prix Imaginales des collégiens.

Lorsque la DRAC, le CNL et la Région ont lancé le dispositif « auteurs associés », les Imaginales ont immédiatement pensé à elle, pour son talent avant tout, mais aussi pour sa capacité à partager avec les autres, jeunes et moins jeunes lecteurs.

 

 

 

Les Imaginales vous ont proposé de bâtir ensemble un projet « auteure associée ». Comment avez-vous vécu cette proposition de la Ville d’Épinal et de l’équipe du festival ?

« J’ai été à la fois honorée et très touchée par ce choix et la confiance qui m’a été accordée. C’est une chose de venir au festival des Imaginales, de participer à des tables rondes et de dîner / déjeuner / boire un verre avec des membres de l’équipe que j’apprécie, qui sont des amis… C’en est une autre d’être choisie pour représenter le festival pour ce nouveau projet ! Curieusement, cependant, peut-être parce que je travaille en territoire ami, je n’ai pas trop la pression (enfin, nous ne sommes qu’en février…). »

En quoi cette nouvelle formule « auteure associée », initiée par la DRAC, le CNL et la Région, vous semble-t-elle novatrice par rapport à une résidence d’auteur classique ?

« L’un des deux termes-clé, « associé », est l’élément essentiel de la réponse ! Ce qui est, me semble-t-il, novateur dans ce projet, c’est qu’il se construit avec une structure culturelle dont l’objet est plus large que la résidence d’auteur. Ici, mon partenaire est la ville d’Épinal, et les Imaginales qu’elle organise chaque année, principal festival dédié aux littératures de l’imaginaire (en particulier la fantasy) en France. Pour moi, c’est être implantée sur un territoire, mais aussi travailler dans le cadre d’une manifestation littéraire à vocation nationale et internationale. La liberté qui m’est offerte est donc très grande. »

Qu’est-ce qui vous a vraiment séduite dans cette résidence ?

« Plusieurs éléments : travailler autour de projets communs avec un partenaire que je connais bien, possibilité de retourner à mes premières amours, avec l’écriture d’un roman de fantasy adulte dans d’excellentes conditions de travail (être soutenue par la Région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine, la Direction régionale des affaires culturelle et le Centre national du livre est une vraie opportunité), une présence dans la région cinq jours par mois, ce qui me permet d’être en phase avec les structures qui m’accueillent, tout en m’évitant d’être séparée de ma famille trop longtemps. »

Que vous apporte encore cette démarche ?

« Du temps ! Pour rencontrer des lecteurs que je n’ai pu que croiser lors du festival, par exemple, et découvrir humainement une région que je connais finalement assez mal. »

Vous aimez aller à la rencontre de vos lecteurs… Quels moyens privilégiez-vous ?

« Essentiellement les rencontres organisées par les établissements scolaires : les échanges avec les classes de collège et lycée sont toujours très enrichissantes, humainement et intellectuellement. Également les festivals et les salons, même s’il est plus difficile d’avoir de longs échanges avec les lecteurs ; enfin, les dédicaces en librairie. »

La bourse vous a été attribuée sur une période de huit mois ; c’est donc l’opportunité de mener à bien un projet d’écriture. Parlez-nous du vôtre…

« Shâhra est un univers de fantasy barbaro-mauresque, ébauché voici quatre ans et développé au fil de plusieurs nouvelles, dont Azr’Khila (à présent en ligne ici), initialement publiée dans Reines et dragons (éditions Mnémos), l’anthologie officielle du festival des Imaginales 2014 et Une Nuit sur le plateau de Kfên, parue la même année dans l’anthologie Coups de cœur des Imaginales (éditions Actu SF).

La résidence va donc me permettre d’écrire un roman se déroulant dans le monde de Shâhra. Au cœur du récit : trois femmes aux dons exceptionnels, une caravane aux allures de cirque itinérant, des contes et des destinées croisées… Difficile d’en dire plus pour le moment. Difficile également de parler de l’éditeur et de la couverture, même si je les connais (top secret, classified, tout ça ^^). »

En quoi ce projet particulier est-il favorisé par ce statut d’auteure associée ?

« Ce projet me permet d’écrire en étant rémunérée, dans un genre littéraire que j’apprécie et dont j’ai dû me détourner, au moins dans le domaine adulte, pour des raisons financières. Quand on vit de sa plume, il faut faire des choix… Le projet auteure associée me permet justement de mener à bien un projet ambitieux sans me préoccuper des contraintes habituelles auxquelles je suis soumise : c’est merveilleux ! »

Vous allez garder un lien avec les lecteurs ?

« Oui ! J’ai mis en place un blog : une sorte de journal de bord dans lequel je posterai des extraits, des notes de travail. Mais pas seulement. L’idée, c’est également d’avoir un support qui, dans l’esprit des Imaginales, soit un lieu (même virtuel) de partage : ainsi sont prévus un « cadavre exquis » entre plusieurs auteurs et un illustrateur invités, et quelques interviews : auteurs, illustrateurs, artistes qui créent la fresque du festival également et que vous pouvez retrouver sur Facebook. »

Pour en savoir plus sur l’auteure associée 2016, découvrez sa fiche biographique.

Les rencontres avec Charlotte Bousquet

Lundi 14 et mardi 15 mars
Prix littéraire des lycées professionnels du Haut-Rhin
(Rencontres avec les élèves de huit établissements scolaires)

Mardi 26 et mercredi 27 avril
Médiathèque Jules Verne (mardi 26, à 18 heures)
& collège Haut-de-Penoy (mardi 26 et mercredi 27)
Vandœuvre-lès-Nancy

D’autres initiatives sont déjà programmées : rencontres avec des collégiens du Thillot (28 & 29 avril), Mosel’lire (12 et 13 mai), les Imaginales (du 26 au 29 mai), signatures dans trois librairies, à Épinal, Saint-Dié et Bar-le-Duc (septembre), ensemnlme scolaire Jean-Paul II de Bar-le-Duc (sptembre), Festival Inter-Pol’art à Reims (6 et 7 octobre), etc.